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Les tribulations de Béa et sa tribu
25 novembre 2008

dire "au revoir" à mes petits lecteurs

Il était une fois

... Une Madame-il-était-une-fois qui, tous les matins, trouvait sur la table de sa cuisine une histoire à raconter pour tous les petits enfants qu'elle connaissait ici ; elle avait beaucoup de chance cette Madame-il-était-une-fois, parce qu'elle avait plein de petits enfants autour d'elle qui l'aimaient bien, et qu'elle aimait beaucoup aussi ... même si des fois, quand elle racontait ses histoires il y avait des petits garçons ou des petites filles qui s'agitaient un peu beaucoup... et parfois elle était obligée de faire un peu les « gros yeux »

Mais cela ne durait jamais très longtemps.

Madame-il-était-une-fois était une dame qui ressemblait à toutes les autres dames. C'était une maman qui ressemblait beaucoup à toutes les autres mamans – sauf que chez elle, des histoires tombaient du ciel et venaient se poser sur... sa table de .... CUISINE.

Donc, le matin, elle s'étirait comme ça...., elle prenait son grand bol de café tout chaud, elle s'étirait encore, puis elle lisait tout tranquillement cette nouvelle histoire qui lui était tombée du ciel.

Madame-il-était-une-fois était une grande voyageuse : elle avait connu Paris et sa tour Eiffel ; la banlieue de Paris avec tous ses immenses bâtiments – mais aussi la Normandie avec ses vaches dans les prés, et puis aussi le sud de la France avec son soleil toute l'année, ses collines qui sentent la menthe (oui oui la menthe comme dans les chewing gum) mais aussi son vent qui rend un peu fou (le mistral).

Et puis un jour du mois d'août, elle était arrivée ici, dans un village près de Besançon, qui s'appelle Montferrand le château.

Elle savait bien Madame-il-était-une-fois qu'un jour ou l'autre elle devrait repartir et quitter tout ceux qu'elle avait beaucoup aimé ici, les gens très gentils qu'elle y avait rencontrés mais aussi toutes les choses qu'elle avait apprises ici à Montferrand.

Par exemple ici en Franche Comté, elle avait appris que la bise ce n'était pas seulement un petit bisou que l'on se fait pour se dire bonjour... C'était aussi un vent très-très-très froid qui se glisse sous les manteaux les plus épais.

Elle avait entendu des mots que l'on ne trouve qu'ici ; comme par exemple : « alors Sandra ? Tu guettes ??? mais qu'est-ce que tu guettes ? »

Ce qui veut dire : « alors Sandra, tu regardes, tu observes, tu surveilles ? »

Elle avait appris que le soir on pouvait s'endormir dans un paysage tout vert autour de la maison, et que le matin on pouvait ouvrir les volets sur des montagnes de neige.

Un jour, Madame-il-était-une-fois arriva dans sa cuisine, comme tous les matins, et là, elle trouva une lettre.

Intriguée elle déchira bien vite l'enveloppe.

Il y avait écrit

« Chère Madame-il-était-une-fois

nous sommes désolés de vous annoncer que vous aller devoir quitter Montferrand. Nous vous avons trouvé une jolie ville qui a besoin que vous alliez raconter des histoires aux petits enfants de là bas...

Cette ville s'appelle Nantes, elle est tout près de l'atlantique.

Les enfants de là-bas vous attendent déjà et vous partez dans 15 jours »

Madame-il-était-une-fois, elle fut bien triste, parce qu'ici, elle se plaisait beaucoup, elle s'était beaucoup d'amis, les enfants venaient la voir comme ça, juste pour lui dire bonjour, et ça, ça lui faisait toujours Boum boum dans le cœur.

Mais il fallait bien partir, c'était comme ça. Des fois, dans la vie, on est obligé de partir pour faire d'autres choses ailleurs, rencontrer d'autres personnes différentes, visiter d'autres lieux, faire de nouvelles rencontres. Des fois, on n'a pas vraiment envie, mais c'est comme ça, c'est la vie et c'est tout !

Alors, très vite, parce qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps, Madame-il-était-fois décida de venir dire au revoir à ses amis des petites histoires. C'était un mardi, il avait neigé un peu ce matin là et il faisait bien froid, on était le mardi 25 novembre 2008.

Alors que tous les enfants étaient installés comme d'habitude devant et autour d'elle Madame-Il-était-une-fois leur dit qu'elle devait les quitter, qu'elle devait partir, que c'était ainsi, mais que même loin là bas, du côté de l'Atlantique, elle continuerait de leur envoyer les histoires qui arriveraient le matin sur sa table de cuisine de là bas.

Et puis, évidemment, elle voulut leur dire... « au revoir »

Alors elle ouvrit la bouche et là... impossible de dire un mot. Aucun son ne sortait de sa bouche. Elle essayait pourtant, elle aurait bien voulu réussir à dire ce mot-là, ce mot tout « simple » : au revoir...

Parce que d'abord, c'est un mot joli. C'est un mot dans lequel il y a « revoir - se revoir – se voir une autre fois, plus tard, un autre jour, bientôt »

Mais elle n'y arrivait pas.

Elle commençait vraiment à s'énerver contre sa bouche qui ne voulait plus lui obéir : « allez bouche, dis-le ... ce mot si joli. » elle se disait ça dans sa tête...

Mais la bouche restait muette, les lèvres restaient closes. C'était peut-être parce que Madame-il-était-une-fois, elle avait trop de peine et que quand on a trop de peine, on n'arrive plus à dire les choses que l'on voudrait.

Alors les enfants qui l'écoutaient eurent envie de l'aider, et ils lui dire « Tu nous as appris il y a quelques temps à dire « Bonjour » en « langue des signes » - et bien maintenant, tu vas nous apprendre à dire « au revoir » en langue des signes... et comme ça, tu n'as pas besoin de ta bouche !!! Tu as juste besoin de tes mains !

Ça c'était facile ! alors Madame-il-était-une-fois leur fit le signe...

et tous les enfants lui répondirent ensemble « au revoir » en langue des signes

[faire le signe ]

On le fit plusieurs fois parce que c'était important de se dire « au revoir »

et alors seulement à ce moment sa bouche put s'ouvrir et les mots qui sortirent enfin furent :

« Chers petits enfants de Montferrand, vous avez tous été très sages, vous avez tous été très gentils avec moi, je ne pourrais pas vous oublier. Même si je le voulais, non, je ne le pourrais pas... Je n'oublierai pas que vous étiez là à mon mariage et que vous m'avez fait un très beau cadeau. Alors aujourd'hui, je vous dis « au revoir, et dans « au revoir » : il y a «  à bientôt ».

Je vous dis « merci » d'avoir bien aimé mes histoires.

Je vous dis « continuez à bien écouter les histoires de mes copines « Mesdames il était une fois » et puis un jour, quand le chemin de ma vie repassera pas Montferrand, vous aurez peut être bien grandi, mais moi, je vous reconnaitrai, et je viendrai vers vous en vous disant : « Bonjour !!! Comment ça va ??? »

Et là, dans mon cœur de « Madame-il-était-une-fois »... cela fera...

Boum boum, BOUM BOUM...

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Commentaires
H
tristesse des au-revoir... mais transformés en nouvelle énergie...
C
Et ben voilà, Madame" il était une fois" m'a encore fait "chouiner".<br /> Tout simplement parce ce que ses mots sont magnifiques.<br /> Merci
C
:-)
Les tribulations de Béa et sa tribu
  • Voici les récits de quelques brisures et moments forts, dans la ligne d'une vie bien lisse qui avait été rêvée. Lorsqu'apparut la lueur en clair obscur d'un Pierrot lunaire - réchauffé, guidé, aimé, par les jumeaux soleils
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