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Les tribulations de Béa et sa tribu
9 avril 2008

Des échardes dans le coeur

On me dit souvent, "tu es courageuse", "comment fais-tu ?" ; on me dit même "moi je ne pourrais pas..." mais ce  qu’il faut savoir ici c’est très simple, et en même temps terriblement douloureux si l'on s'y attarde.

Mais la vie est là, plus forte que nous, pour éviter que l'on s'y penche trop.

Nous avons perdu la Foi en la si facile et si belle assurance d’un avenir meilleur pour eux. Eux nos enfants.

Etre parent n’est pas facile. Je n’en disconviens pas.

Mais pendant les années d’éducation on met toute notre énergie pour qu’eux : « nos enfants qui vont bien » grimpent encore plus haut que nous, qu’ils soient plus heureux que nous, qu’ils réussissent mieux que nous, qu’ils voyagent plus loin que nous, qu’ils en sachent plus que nous.

Mais avec des enfants "pas comme les autres"… c’est l’échelle même qui n’a pas de barreaux.

Personne ne me fera croire que nous ne sommes pas devenus des parents différents. Personne...

Je ne suis plus moi même la même personne...

je ne suis plus la même mère, je ne suis plus une maman comme les autres, je ne suis plus la "maman comme les autres" que j'étais.

Je ne vois pas le même "demain" pour mes jumeaux que pour Pierre. Les inquiétudes ne sont pas les mêmes, il faut savoir se prémunir des jolis discours de "bien pensant".

Demain n'a pas le même visage. Et surtout que personne ne me dise ici tout de suite maintenant, que "tous les enfants sont différents"...
Il y a des différences plus différentes que d'autres.

Comprenne qui pourra, je sais : c'est pas très politiquement correct, c'est pas très joli à lire, c'est moins guilleret que d'habitude, mais il y a des fois... l'angélisme autour du handicap mental blesse aussi...

L’échelle de l’ascension par l’amour devient une corde raide sur laquelle on « équilibrise » (quel joli mot tout nouveau) et sur laquelle on se brise de partout… un peu.

L’échelle devient corde lisse qui cisaille les mains. Plus on s’accroche plus ça fait mal, et si on se laisse glisser, la peau des paumes nous brûle et les cicatrices mettent du temps à s’effacer, ça fait comme des échardes, des échardes dans le cœur.

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Les tribulations de Béa et sa tribu
  • Voici les récits de quelques brisures et moments forts, dans la ligne d'une vie bien lisse qui avait été rêvée. Lorsqu'apparut la lueur en clair obscur d'un Pierrot lunaire - réchauffé, guidé, aimé, par les jumeaux soleils
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