Nantes #3 (Naoned)
avec l'aide d'un ami, fidèle entre les fidèles - malgré le temps, le temps... et les déménagements !
S’étalant vers la mer
En gardant ses paquets d’eau douce
Se vautrant dans les champs et pataugeant aux marais
Ses bancs de sable jalousent les plages si proches
Les fragrances de muguet se mêlent aux relents d’iode
Ayant confié aux voisins la saleté des chantiers
Elle se dore dans des parcs et chevauche aux grands vents
Elle conserve ses celtes attaches et les placarde dans les bars
Ses prisons y sont chantées comme chant d’amour
L’accordéon et la bombarde sont alors chez eux
Naoned ! Naoned !
Les cloches t’appellent au retour
Et tu paresses au lit de Loire et de Madeleine
Tes îles ligotées en ton cœur cherchent le large
Des Hauts Pavés à Barberie
Tes veines battent aux vents d’Atlantique
Naoned ! Naoned !
Tes filles sourient sous les parapluies
Jupes voletant ou jeans de toile épaisse
Les yeux vert pomme ou bleu noyés de gris
Les gars éclusent leurs demis
En frappant les cordes de leurs guitares
Tous se marient au vent en souriant
Se prennent et s’agrippent gentiment
Leurs baisers d’iode et de muguet
S’abritent sous les ponts et sur les rives de l’Erdre
La brume s’épaissit qui ouate les éclats
Nantes la timide, la coincée
Se permet l’excès des musiques et des fêtes
Puis se rassoit aussitôt, s’étire et s’apaise
Grignote son biscuit trempé dans le café
Ce soir je vais chanter sur la place.
Fanch-Marie VERTOU